Organes -Greffe cardiaque

Depuis 1968, année de la première greffe cardiaque enregistrée dans CRISTAL, 14 920 greffes cardiaques ont été réalisées (dont 640 par des équipes aujourd’hui inactives). Le nombre estimé de malades vivant avec un greffon fonctionnel au 31 décembre 2020 est de 5 172.

L’année 2020 a été marquée par la pandémie de COVID-19. Contrairement à ce qui s’est produit en greffe rénale et pulmonaire, il n’y a pas eu de suspension ni de restriction d’activité de la greffe cardiaque en 2020 pendant les périodes de confinement. Pour autant, l’activité a été affectée par une diminution du nombre des greffons cardiaques prélevés et dans une moindre mesure par une baisse du nombre de nouveaux candidats inscrits en liste d’attente. Dans ce contexte et alors que le score national de répartition des greffons cardiaques fondé sur l’urgence était appliqué pour la troisième année consécutive, il a été observé une diminution de l’accès à la greffe sans majoration de la mortalité en liste d’attente. Le faible recul ne permet pas de juger de l’effet potentiel de la pandémie de COVID-19 sur la survie après la greffe.


Devenir des candidats en liste d’attente

Liste d’attente

Le nombre de nouveaux candidats inscrits en liste d’attente a diminué de 5% en 2020 par rapport à 2019
(

Tableau C1

) et a été le plus bas depuis 2015 (8 par million d’habitants (pmh)) (

Tableau C5

). Le nombre de candidats restant en liste d’attente le 1er janvier 2021 était quant à lui en augmentation de 13% par rapport à l’année précédente, avec une augmentation comparable des candidats en liste active et inactive (contre-indication temporaire). La proportion des candidats en contre-indication temporaire était au 1er janvier 2021 de 33%.

Le profil des nouveaux inscrits était comparable en 2020 et en 2019, avec des proportions de nouveaux candidats à l’inscription, en soins critiques (44,4% vs 46,1%), sous ventilation mécanique (9,6% vs 12,2%), sous ECMO veino-artérielle (23,8% vs 24,3%), sous assistance circulatoire mécanique de longue durée (10,9% vs 9,6%), sous perfusion d’inotrope (14,2% vs 14,5%) et dialysés (2,4% vs 2,6%) similaires (

Tableau C4

). Le nombre de malades sous pompe intravasculaire de type Impella à l’inscription est resté faible (n=5). Par ailleurs, 68% des nouveaux inscrits avaient à l’inscription un NT-proBNP >2 000 pg/mL ou un BNP >400 pg/mL et 39% des nouveaux inscrits avaient à l’inscription un DFG inférieur à 60 ml/min/1,73m² ou étaient en dialyse.

Devenir en liste d’attente

L’accès à la greffe au cours des 12 mois suivant l’inscription a été significativement moindre pour les nouveaux inscrits en 2018-2020 que pour ceux inscrits en 2015-2017, avec une incidence cumulée de greffe en risques concurrents et après exclusion des périodes de CIT, respectivement, de 68% et de 74%, mais était comparable voire meilleur que celui observé pendant les périodes antérieures à 2015 (

Figure C1

).

Sur l’ensemble de la période 2015-2020, les caractéristiques des candidats déterminant la cinétique d‘accès à la greffe, en analyse univariée, ont été le groupe sanguin, avec le meilleur accès pour les candidats B et AB, le sexe, avec un accès facilité pour les candidates, l’âge, avec un accès accéléré pour la population pédiatrique, le recours à une assistance circulatoire mécanique de courte durée et à une assistance pharmacologique par une perfusion d’inotrope. Par ailleurs l’accès à la greffe différait selon le centre de greffe, cela sans doute à la fois en raison d’une différence du profil des candidats et d’une différence de politique d’acceptation des greffons
(

Tableau C7

 et 

Tableau C8

). Une analyse plus fine (conduite par l’Agence et présentée aux équipes de greffe en groupe de travail) a montré que la difficulté particulière d’accès à la greffe des candidats sous assistance circulatoire de longue durée non compliquée, observée sur la période 2018-2019, s’est réduite en 2020, alors que les règles de répartition des greffons à ces candidats ont été modifiées début 2020.

Les incidences cumulées de décès ou de sortie de liste pour aggravation, au cours de l’année suivant l’inscription en liste d’attente, étaient similaires pour les nouveaux inscrits en 2018-2020 et ceux inscrits en 2015-2017
(

Figure C1

). Les taux d’incidence, d’une part de décès, et d’autre part de décès ou sortie de liste pour aggravation, étaient en 2020, un peu plus bas que pendant les années 2015-2016, et, 2018-2019. L’année 2017 de mise en place du score a été une année très particulière (

Tableau C9

 et 

Tableau C10

).


Prélèvement en vue de greffe

Avec la pandémie de COVID-19, le nombre de donneurs en mort encéphalique prélevés d’au moins un organe a diminué de 22% en 2020 par rapport à 2019, alors que celui des donneurs prélevés d’un greffon cardiaque a diminué dans une moindre mesure, de 15,5% (

Tableau C11

). Cela fait qu’en 2020, la proportion des donneurs décédés en état de mort encéphalique prélevés d’au moins un organe qui ont été prélevés d’un greffon cardiaque a augmenté de 26% (451 sur 1729) en 2019 à 28% (381 sur 1355) en 2020. Cette situation n’est cependant pas satisfaisante et a conduit l’Agence à soutenir des projets de perfusion ex vivo des greffons cardiaques ainsi qu’une étude de faisabilité des prélèvements cardiaques chez les donneurs de la classe III de Maastricht.
Le nombre de greffons cardiaques prélevés non greffés a diminué en 2020 par rapport à 2019 (9 soit 2,4% versus 16 soit 3,5%) (

Tableau P9

).
Les caractéristiques démographiques des donneurs de greffons cardiaques prélevés et greffés n’ont pas changé en 2020 par rapport à 2019 avec un âge moyen de 44 ans et une proportion de donneuses de 36% (

Tableau C3

).


Attribution des greffons

L’attribution des greffons est faite, depuis le 2 janvier 2018, aux patients, classés sur une unique liste d’attente nationale, à l’aide d’un algorithme, qui prend en compte divers paramètres objectifs dont : le risque de décès pendant l’attente, les situations dans lesquelles le pronostic vital est mal prédit par le modèle de survie, l’appariement entre donneur et receveur et la durée de trajet entre les établissements de prélèvement et de greffe.

L’élément central de ce nouveau système est un index de risque de décès en liste d’attente ou de sortie de liste pour aggravation médicale, nommé ICAR, allant de 0 à 40, 40 indiquant le risque le plus élevé. Cet index est dérivé d’une fonction de risque établie sur une cohorte récente de candidats inscrits sur la liste d’attente en France. Il comprend pour l’essentiel des caractéristiques objectives des malades. Cet index est ensuite transformé en un score, allant de 0 à 1 151, 1 151 étant le nombre maximum de points pouvant être attribués à un malade. Ce score déroge au classement donné par l’ICAR pour les catégories de malades, dont le risque de décès est mal prédit par l’ICAR. Ces dérogations concernent en pratique les enfants, les malades avec une assistance de longue durée compliquée, ceux ayant des troubles du rythme ventriculaire réfractaires et ceux nécessitant une assistance mécanique de longue durée mais ayant une contre-indication à ce type d’assistance. Les exceptions qui requièrent l’accord d’un expert sont dénommées « composantes expert » et s’appliquent aux enfants et aux adultes. Ce score est pondéré par l’écart d’âge entre le donneur et le receveur et la durée de transport entre les centres de prélèvement et de greffe.

Parmi les 370 greffes réalisées en 2020, 246 (69%) greffons ont été attribués dans le cadre de la règle commune sans avis d’expert (composantes standard) et 114 (31%) dans le cadre d’une exception approuvée par un expert (composantes expert) (

Tableau C14

). Les greffes réalisées dans le cadre d’une composante expert ont été plus fréquentes chez les enfants (63% des greffes pédiatriques) que chez les adultes (28% des greffes chez les adultes).

L’ICAR et le score hors appariement médians des malades greffés dans le cadre standard étaient plus élevés en 2020 qu’en 2019 (30 et 725 versus 28 et 675 respectivement). L’ICAR des candidats adultes greffés dans le cadre d’une composante expert était nettement inférieur à celui des candidats greffés sans dérogation (11 versus 30). Cela n’était pas observé chez les enfants (18 versus 17). Ceci confirme que les composantes expert chez les adultes donnent un accès à la greffe à des malades pour lesquels l’ICAR offrirait un faible accès. Trois-quarts des adultes greffés dans le cadre de la composante standard avaient un ICAR supérieur ou égal à 21.

Les principales raisons de demande de composante expert chez les adultes inscrits sur liste puis greffés étaient une contre-indication à une assistance de longue durée (40%), un orage rythmique ventriculaire (26%) et une infection du dispositif (22%) (

Tableau C15

).

La prise en compte de la différence d’âge entre donneur et receveur dans le score a permis d’avoir un très faible nombre de greffons issus de donneurs de moins de 30 ans attribués à des receveurs de 60 ans et plus (1 soit 1,3%) (

Tableau C13

).

Activité de greffe

Le nombre de greffes cardiaques a diminué de 13%, en 2020 par rapport à 2019 (370, 5,5 pmh contre 425, 6,3 pmh) (

Tableau C16

Tableau C17

). Ce tassement de l’activité, alors que le nombre total d‘inscrits n’a diminué que de 1% (936 contre 945), a contribué à une augmentation du nombre de candidats pour un greffon (2,5 contre 2,2)
(

Tableau C1

).

Le nombre de greffes pédiatriques a quant à lui augmenté de 12,5%, en 2020 par rapport à 2019 (27 contre 24)
(

Tableau C3

), alors que la diminution du nombre de nouveaux inscrits pédiatriques a été de 23,5% (26 contre 34) et que la diminution du prélèvement cardiaque pédiatrique a été de 12,5% (21 contre 24). La prise en compte de la différence d’âge entre donneur et receveur dans l’attribution des greffons avec le score a pu contribuer en partie à cette augmentation paradoxale d’activité.

En 2020 par rapport à 2019, 3 centres de greffe adulte ont vu leur activité diminuer de plus de 45% et 5 centres adultes ont vu leur activité augmenter de plus de 20% (

Tableau C18

). 

Le profil des greffés de 2020 était similaire à celui des greffés de 2019 en considérant l’état à l’inscription : malades hospitalisés en soins intensifs (46% contre 42%), sous ECMO (23,5% contre 21%), sous assistance mécanique de longue durée (11% contre 10%), sous perfusion d’inotrope (14% contre 15,5%), sous ventilation mécanique (7% contre 6,5%) et avec une dialyse (2% contre 2%) (

Tableau C4

). 

La proportion de greffes réalisées avec des greffons ayant eu une durée d’ischémie froide supérieure ou égale à 4 heures n’a pas augmenté en 2020 avec la mise en place du score (

Tableau C19

).

Survie post greffe

La probabilité de survie du receveur (

Figure C4

) pour les greffes cardiaques réalisées entre 2004 et juin 2019, estimée par la méthode de Kaplan-Meier, a été de 77% à un an, 68% à 5 ans et 57% à 10 ans. Elle dépend en particulier de l’âge du receveur (

Figure C7

) et du donneur (

Figure C9

), et de la période de greffe (

Figure C6

). 

La fréquence des dysfonctions précoces du greffon, telles qu’elles sont définies dans la base de données française, reste élevée en 2020 (40%). Cette fréquence des dysfonctions précoces du greffon plus élevée que celle des dysfonctions primaires observée dans d’autres pays peut être due à une différence de définition, au large recours à l’ECMO chez les receveurs en amont de la greffe, à une population de donneurs à plus haut risque et aux conditions de la greffe (

Tableau C22

).

Activité régionale de la greffe cardiaque

Le taux de nouveaux malades inscrits sur la liste d’attente de greffe cardiaque en 2020 en France a été de 8,0 pmh alors qu’il était de 8,5 pmh en 2019 (

Tableau C5

). Il y a eu en France métropolitaine des disparités régionales notables puisque ce taux a varié de 15,6 (Champagne-Ardenne) à 2,2 pmh (Poitou-Charentes) (

Figure C12

). Parmi les 22 régions métropolitaines d’avant la réforme territoriale de 2016, 5 étaient dépourvues d’équipe de greffe cardiaque en 2020 (

Figure C12

). Dix régions ont eu un taux d’inscription en liste d’attente supérieur au taux national et 10 un taux inférieur (

Figure C12

 – 

Tableau A3

). 

Le taux de greffe cardiaque en 2020 en France (5,5 pmh) a été en diminution par rapport à celui de de 2019 (6,3 pmh) (

Tableau C1

). En France métropolitaine des disparités régionales notables ont persisté avec un taux de greffe cardiaque allant de 8,9 pmh (Champagne-Ardenne) à 1,1 pmh (Poitou-Charentes) (

Figure C13

). Les disparités régionales d’activité de greffe ne semblent pas être bien expliquées par les différences régionales d’incidence des cas de COVID-19, avec par exemple une forte activité en Ile-de-France qui a connu un nombre de cas de COVID-19 important. En revanche, la comparaison des 

Figure C12

 et 

Figure C13

 suggère que les disparités régionales d’activité de greffe cardiaque sont fortement associées aux disparités d’inscription en liste d’attente. Cela pose la question de l’origine de ces disparités régionales qui peuvent être dues à des différences de prévalence de l’insuffisance cardiaque avancée entre les régions mais aussi à des différences dans l’organisation des filières cardiologiques.

Conclusions

Les caractéristiques de l’année 2020 par rapport à 2019 sont : 

  • une diminution de l’activité de prélèvement cardiaque de 15,5%, plus faible que celle du nombre de donneurs en mort encéphalique prélevés d’au moins un organe (-22%) ;
  • un nombre de nouveaux inscrits sur la liste d’attente (8 pmh) en baisse de 5% ;
  • un profil des nouveaux inscrits inchangé au regard de l’utilisation des supports vitaux ;
  • une activité de greffe (5,5 greffes pmh) en baisse de 13%, avec 2,5 candidats pour un greffon ;
  • une incidence cumulée de greffe pour les nouveaux inscrits entre 2018 et 2020 de 68% à 12 mois, significativement plus faible que celle des inscrits pendant la période 2015-2017 ;
  • une incidence cumulée de décès ou de sortie de liste pour aggravation pour les nouveaux inscrits entre 2018 et 2020 de 13% à un an, identique à celle observée sur la période 2015-2017 ;
  • une grande majorité des greffons (69%) attribués dans le cadre de la règle commune du score sans avis d’expert (composantes standard) avec pour ces greffés un score plus élevé en 2020 qu’en 2019 ;
  • une quasi absence d’attribution de greffons issus de donneurs de moins de 30 ans à des receveurs de 60 ans ou plus (1,3%) avec une augmentation de l’activité de greffe pédiatrique de 12,5% ;
  • un taux de survie 1 an après la greffe de 79% pour les malades opérés entre 2018 et juin 2019 en amélioration par rapport à celui des malades opérés entre 2005 et 2008 (72%) et entre 2009 et 2012 (77%).

Liste d’attente

Tableau C1. Évolution du devenir des candidats à une greffe cardiaque
Tableau C2. Évolution des principaux indicateurs de pénurie en greffe cardiaque
Tableau C3. Caractéristiques démographiques des donneurs de greffon cardiaque et des candidats inscrits selon leur devenir en liste d'attente en 2020
Tableau C4. Caractéristiques à l'inscription des candidats selon leur devenir en liste d'attente de greffe de coeur en 2020
Tableau C5. Evolution du nombre de nouveaux inscrits en attente d'une greffe cardiaque selon l’indication

Devenir en liste d’attente

Tableau C6. Evolution sur les trois premières années du devenir des malades inscrits pour la première fois en liste d'attente cardiaque en 2017 (N=534)
Figure C1. Taux d'incidence cumulée de greffe et de décès ou de sortie de liste d'attente de greffe cardiaque pour aggravation des nouveaux inscrits selon la période d'inscription (1995-2020)

Après 1 an d’attente, les malades inscrits entre 2018 et 2020 ont 68% de chance d’être greffés et 13% de risque de décéder en attente. 

Tableau C7. Taux d'incidence cumulée de greffe des nouveaux inscrits sur liste d’attente cardiaque selon leurs caractéristiques (2018-2020)

Après 6 mois d’attente, les malades inscrits entre 2015 et 2020 de groupe sanguin O ont significativement moins de chance d’être greffés que les malades des autres groupes sanguins (52% versus 64% pour les A, 74% pour les B et 85% pour les AB).

Tableau C8. Taux d'incidence cumulée de greffe des nouveaux inscrits sur liste d’attente cardiaque selon l'équipe de greffe (2015-2020)

L’incidence cumulée de greffe diffère d’une équipe à l’autre.

Ainsi après 1 an d’attente, le taux d’incidence cumulée de malades greffés parmi les malades inscrits entre 2015 et 2020 varie de 57% (Créteil Henri Mondor) à 84% (Paris Bichat).
 

Figure C2. Taux d'incidence cumulée de greffe et de décès ou de sortie de liste d'attente de greffe cardiaque pour aggravation des nouveaux inscrits (2015-2020)

Après 1 an d’attente, les malades inscrits entre 2015 et 2020 ont 68% de chance d’être greffés et 12% de risque de décéder en attente ou de sortir de liste pour aggravation. 

Figure C3. Taux d'incidence cumulée de greffe et de décès ou de sortie de liste d'attente de greffe cardiaque pour aggravation des nouveaux inscrits (2015-2020)

Après 1 an d’attente, les malades inscrits entre 2015 et 2020 ont 71% de chance d’être greffés et 13% de risque de décéder en attente ou de sortir de liste pour aggravation. La prise en compte de la durée d’attente en CIT ne change pas les estimations.

Tableau C9. Evolution du nombre de décès sur la liste d’attente entre 2015 et 2020 chez les candidats en attente d’une greffe cardiaque
Tableau C10. Evolution du nombre de décès ou sorties de liste pour aggravation de l'état médical du candidat entre 2015 et 2020 chez les candidats en attente d’une greffe cardiaque
Tableau C11. Evolution du nombre de donneurs décédés en France et prélevés d’un greffon cardiaque parmi les donneurs prélevés d’au moins un organe
Tableau C12. Evolution de la répartition par âge des donneurs décédés prélevés d’un greffon cardiaque
Tableau C13. Age des donneurs de greffons cardiaques prélevés en France et greffés en France en 2019 et 2020 selon l'âge du receveur au moment de la greffe

En 2020, 3 greffons cardiaques ont été prélevés en France et greffés à l’étranger, dont aucun greffon pédiatrique (non inclus dans le tableau).
    Un greffon a été prélevé à l’étranger et greffé en France, dont aucun pédiatrique.
    Neuf greffons cardiaques prélevés en France n’ont pas été greffés. 
 

Tableau C14. Estimation de la médiane des scores de répartition en 2020 selon la composante d’allocation
Tableau C15. Répartition des exceptions au score national pour les greffés cardiaques en 2020
Tableau C16. Evolution du nombre de greffes cardiaques (1986 - 2020)
Tableau C17. Evolution du nombre de greffes cardiaques par indication

Parmi les maladies conduisant à la greffe cardiaque, les cardiomyopathies dilatées concernent 42% des greffés contre 31% pour les cardiopathies ischémiques, les autres pathologies (hors cardiopathies valvulaires et retransplantations) concernent 18% des cas. 

Tableau C18. Activité d’inscription et de greffe cardiaque par équipe en activité en 2020

En 2020, 24 équipes ont réalisé de 2 (Marseille Timone enfants) à 73 (la Pitié-Salpêtrière) greffes. L’équipe avec l’effectif le plus faible est une équipe pédiatrique.

Tableau C19. Evolution des durées moyennes d’ischémie froide en heure (hors dominos et greffes combinées)
Figure C4. Courbe de survie du receveur après première greffe cardiaque (2004 - juin2019)

Le taux de survie à un an des malades greffés cardiaques entre 2004 et juin 2019 est de 77%.

Figure C5. Courbe de survie du greffon après une première greffe cardiaque (2004 - juin 2019)

Le taux de survie à un an du greffon cardiaque pour les greffes réalisées entre 2004 et juin 2019 est de 77%. Il est égal à celui de la survie du malade.

Figure C6. Courbes de survie du receveur selon la période de première greffe cardiaque

Le taux de survie s’améliore avec le temps, il est de 79% à 1 an sur la cohorte la plus récente (2017 à juin 2019).

Figure C7. Courbes de survie du receveur après une première greffe cardiaque selon l'âge du receveur (2004-juin 2019)


Le taux de survie à un an des malades greffés cardiaques entre 2004 et juin 2019 et âgés de plus de 60 ans est de 69%.

La survie à 1 an des receveurs de plus de 60 ans est significativement plus faible que pour le groupe des 0-17 ans (89%) et des 18-60 ans (79%). 
 

Figure C8. Courbe de survie du receveur après retransplantation cardiaque (2004-juin 2019)

Le taux de survie à un an des malades retransplantés entre 2004 et juin 2019 est de 75%.

Figure C9. Courbes de survie du receveur après première greffe cardiaque selon l'âge du donneur (2004-juin 2019)
Tableau C20. Répartition des malades déclarés vivants, en fonction du délai écoulé depuis les dernières nouvelles : état de la base au 31 décembre 2020 des malades ayant eu une greffe cardiaque entre 2004 et 2019

Le Tableau C20 présente le nombre de malades suivis dans chaque équipe depuis 2004, ainsi que le nombre et la proportion de malades selon l’ancienneté de leur dernier bilan après greffe. Le nombre de malades pour lesquels le suivi n’est pas renseigné depuis plus d’un an stagne après une importante diminution (12% cette année contre 49% en 2000), et reste à un taux devant rendre prudente l’interprétation des données pour l’analyse de la survie post greffe.

Le taux de dossiers dont la mise à jour date de plus de deux ans ou est manquante est inférieur à 10%.
 

Tableau C21. Estimation du nombre de malades porteurs d’un greffon cardiaque fonctionnel au 31 décembre 2020, par équipe de suivi

Malgré l’amélioration de l’exhaustivité des données de suivi des malades greffés cardiaques, il n’est pas possible d’obtenir le nombre de malades porteurs d’un greffon fonctionnel par simple interrogation de Cristal. Ainsi, l’estimation de ce nombre a été effectuée en deux étapes basées sur l’ancienneté des données de suivi du malade.

Dans un premier temps, nous avons dénombré les porteurs d’un greffon fonctionnel dans Cristal (malades déclarés vivants sans arrêt de fonction du greffon) dont les dernières nouvelles dataient de moins de 18 mois (suivi annuel obligatoire dans Cristal). Pour les malades qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon et dont les dernières nouvelles dataient de plus de 18 mois, le nombre de porteurs d’un greffon fonctionnel a été estimé en leur appliquant les taux de survie du greffon estimés sur la population globale. 

Le nombre total de porteurs d’un greffon fonctionnel correspond à la somme de ces deux valeurs. Le chiffre ainsi estimé est encadré par deux bornes :

  • la borne inférieure correspond à l’hypothèse la plus pessimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme en arrêt fonctionnel de greffon ou décédés. Cela signifie que seuls les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année et dont les données de suivi dataient de moins de 18 mois étaient porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date,
  • la borne supérieure correspond à l’hypothèse la plus optimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme porteurs d’un greffon fonctionnel. En d’autres termes, tous les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année, quelle que soit l’ancienneté des données de suivi, étaient vivants et porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date.

Le nombre de malades porteurs d’un greffon fonctionnel est un indicateur important de la charge de travail des équipes médico-chirurgicales de greffe qui doivent assumer le suivi d’une cohorte chaque année grandissante de malades sous traitement immunosuppresseur. Le nombre de porteurs d'un greffon fonctionnel estimé au 31 décembre 2020 varie d'une équipe de suivi à l'autre de 0 à 858 malades. Les équipes exclusivement pédiatriques ont naturellement des niveaux d'activité plus bas. Depuis 1968, année de la première greffe cardiaque enregistrée dans Cristal, un total de 14 920 greffes de cœur a été réalisé (dont 640 par des équipes aujourd’hui fermées), ce qui représente l'expérience cumulée globale française. Le nombre estimé de malades porteurs d’un greffon cardiaque est de 5 172 malades au 31 décembre 2020.
 

Tableau C22. Dysfonction précoce du greffon* pour les greffes réalisées en 2020
Tableau C23. Traitement de désimmunisation dans le mois précédant la greffe réalisée en 2020
Tableau C24. Traitement de désimmunisation après la greffe réalisée en 2020

Evaluation de la survie post greffe cardiaque par équipe

La méthode de l’évaluation est détaillée dans le chapitre Organes.

 

Les résultats 1 an après la greffe 


Les facteurs de risque d’échec 1 an après la greffe utilisés pour ajuster sur la gravité des receveurs sont : l’âge à la greffe, l’indice de masse corporelle, l’indication de greffe, les antécédents de cancer (Bilan à l’inscription), une pathologie pulmonaire associée à l'inscription, l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs à l'inscription, un oedème des membres inférieurs et ascite clinique à la greffe, la natrémie à la greffe, une ventilation assistée invasive à la greffe, la mise sous AVK à l'inscription, le logarithme de l'hématocrite à l'inscription, le logarithme du nombre de plaquettes à la greffe, les ASAT à la greffe (>=80 mmol/l) et la durée d’ischémie froide. Le facteur donneur retenu est l’âge (55 ans).

Le test montre que, pour la plupart, les équipes se situent dans les limites de l’intervalle de confiance à 99%. Le taux d’échec ajusté dans une équipe est considéré comme significativement différent de la moyenne nationale s’il se trouve en dehors de l’intervalle de confiance à 99%. Les équipes peuvent être identifiées par les informations présentées dans le tableau ci-dessous.

Cette année, aucune équipe n’a un taux d’échec de greffe à 1 an significativement supérieur à la moyenne nationale et 3 ont un taux significativement inférieur à la moyenne nationale.

Les équipes non représentées sur le graphe sont celles qui ont réalisé moins de 10 greffes ou présentent plus de 10% de perdus de vue.
 

Figure C10. Test statistique d’écart à la moyenne nationale du taux d’échec à 1 an ajusté : méthode du « funnel plot » pour les équipes de greffe cardiaque
Tableau C25. Test statistique d’écart à la moyenne nationale du taux d’échec ajusté à 1 an : descriptif des équipes de greffes cardiaques

Les résultats 5 ans après la greffe


Les facteurs de risque d’échec à 5 ans après la greffe utilisés pour ajuster sur la gravité sont :
Coté receveur : l’âge à la greffe, l’indication de greffe, les antécédents de cancer (Bilan à l’inscription), et de chirurgie thoracique (Bilan à l’inscription), le diabète à l'inscription, la natrémie à la greffe, le débit de filtration à la greffe (logarithme), la bilirubine à la greffe (logarithme) et la mesure des ASAT à la greffe (logarithme). 
Coté donneur : l’âge (55 ans).

Le test montre que, pour la plupart, les équipes se situent dans les limites de l’intervalle de confiance à 99%. Le taux d’échec ajusté dans une équipe est considéré comme significativement différent de la moyenne nationale s’il se trouve en dehors de l’intervalle de confiance à 99%. Les équipes peuvent être identifiées par les informations présentées dans le tableau ci-dessous.

Cette année, une équipe a un taux d’échec de greffe à 5 ans significativement supérieur à la moyenne nationale et 2 ont un taux significativement inférieur à la moyenne nationale.

Les équipes non représentées sur le graphe sont celles qui ont réalisé moins de 10 greffes ou présentent plus de 10% de perdus de vue.
 

Figure C11. Test statistique d’écart à la moyenne nationale du taux d’échec à 5 ans ajusté : méthode du « funnel plot » pour les équipes de greffe cardiaque
Tableau C26. Test statistique d’écart à la moyenne nationale du taux d’échec ajusté à 5 ans : descriptif des équipes de greffes cardiaques
Figure C12. Inscription en greffe cardiaque en 2020
Figure C13. Greffe cardiaque en 2020
Figure C14. Taux d'incidence cumulée de greffe cardiaque à 1 an des candidats inscrits entre 2015 et 2020