Prélèvement, conservation et greffe de tissus -Activité de prélèvement, préparation conservation et distribution de tissus humains

Du fait de la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19, des périodes de confinement qui l’ont accompagnée et de la tension causée sur l’offre de soins, les activités de prélèvement de tissus ont significativement diminué en 2020.

L’activité de prélèvement de peau a chuté de -43%, celle d’os de -37%, de cornées de -27%, de valves cardiaques de -23% et d’artères de -21% par rapport à 2019. Seule l’activité de prélèvement de veines en plein essor depuis 3 ans a réussi à progresser de + 28%, comparée à celle de l’an dernier malgré le contexte. 

Les activités de greffe d’urgence ont néanmoins pu être maintenues.

Cette situation vient aggraver la pénurie constatée pour tous les types de tissus depuis plusieurs années.

Certaines greffes de tissus bénéficient d’alternatives (greffons synthétiques, remplacement autologue), certaines pathologies au long cours permettent de différer la greffe en attendant la disponibilité d’un greffon, mais la tension sur les stocks s’accroît, le nombre de greffes reportées ou annulées rapporté par les banques de tissus augmente, et tous les acteurs témoignent d’un manque de greffons tissulaires disponibles en quantité et en qualité.
Cette crise a révélé la fragilité d’un système qui parvient difficilement à révolutionner ses pratiques, et à concrétiser l’augmentation attendue des prélèvements multi-tissus. Le modèle de croissance des prélèvements de veines sur donneur décédé doit être une source d’inspiration pour le développement de tous les prélèvements à l’avenir. 

L’analyse des données d’activité s’interprète sur la base de tendance d’évolution.

L’Agence de la biomédecine analyse le bilan d’activité annuel des banques de tissus, les données relatives aux donneurs décédés issues de la base de données CRISTAL, ainsi que les données concernant les greffes de cornées provenant du registre GLAC.

Le champ de cette activité est vaste. Les tissus comprennent les cornées, la peau, les artères, les veines, les valves cardiaques, les os (entiers ou spongieux), les tendons, les ménisques, les volets crâniens et les membranes amniotiques. Les disciplines médicales concernées par la greffe de tissus sont aussi variées que peuvent l’être l’ophtalmologie, la chirurgie vasculaire, la chirurgie cardiaque, la chirurgie des grands brûlés, ou la chirurgie orthopédique maxillo-faciale et arthroscopique. 

Il est donc indispensable de distinguer l’analyse et le message pour chaque type de tissu.

L’activité de prélèvement de tissus concerne 34 981 donneurs en 2020 (-11 094 par rapport à l’an dernier). Elle se répartit en 2 activités très distinctes : les prélèvements sur donneurs décédés, qui représentent 14% des dons de tissus, et la collecte de tissus sur donneurs vivants par recueil de résidus opératoires au cours d’une intervention chirurgicale réalisée au bénéfice d’un patient, 86% des dons.

Prélèvements de tissus sur donneurs décédés

En 2020, 197 établissements de santé ont réalisé des prélèvements de tissus sur donneurs décédés, 142 pour des prélèvements de tissus réalisés au cours des prélèvements d’organes (DOT) : SME, DDAC MI/II, M3*, 184 pour des prélèvements de tissus sur donneurs à cœur arrêté (CAT*) (

Figure T1

).
4 821 donneurs décédés ont été prélevés de tissus :  928 d’organes et de tissus (ce qui représente 19% des donneurs décédés) avec 781 SME, 2 DDAC MI/II et 145 DDAC M3 ; 3 893 de tissus seuls (soit 81%).

Les donneurs CAT sont pour la majorité des donneurs de cornées prélevées : 3 870 donneurs prélevés de cornées (soit 97%), 74 de peau, 7 d’os, 35 de vaisseaux et 22 de valves cardiaques (

Tableau T2

).

 

Prélèvements de tissus sur donneurs vivants

On ne recense pas le nombre d’établissements réalisant le recueil de tissus en tant que résidus opératoires chez les donneurs vivants, aucune autorisation spécifique en dehors de celle délivrée pour l’intervention chirurgicale ou obstétricale n’est exigée.

En 2020, 30 160 personnes font don d’un tissu de leur vivant, 22 851 sont à l’origine d’un don de tête fémorale (soit 76%), 5 974 d’un don de veines (20%), 883 d’un don de placenta (3%) et 75 d’un don de cœur « domino » issu de la transplantation cardiaque pour valves. 377 personnes bénéficient aussi d’une conservation de volet crânien pour usage autologue ultérieur (

Tableau T4

).

 

Tableau T1 - Nombre de donneurs prélevés de tissus par type de donneur pour les années 2016-2020
Tableau T2 - Nombre d'actes de prélèvements de tissus sur donneur décédé selon le type de tissus et le type de donneur pour l'année 2020
Tableau T3 - Évolution du prélèvement de tissus entre 2015 et 2019 sur donneur décédé
Tableau T4 - Nombre de donneurs vivants par type de tissus de l'année 2016 à 2020
Figure T1. Répartition des établissements préleveurs en 2020

À l’issue du prélèvement, tout tissu destiné à la greffe est placé sous la responsabilité d’une banque de tissus française, établissement ou organisme autorisé aux activités de préparation, conservation, cession ou distribution, d’import ou d’export de tissus humains par l’ANSM.

En 2020, 30 banques de tissus, déclarent une activité de préparation, conservation, cession ou distribution à l’Agence de la biomédecine, 17 d’entre elles déclarent également des activités d’importation et/ou d’exportation avec des pays tiers.

Les banques de tissus sont réparties sur tout le territoire national (

Figure T2

) ; une seule est présente outre-mer (à La Réunion). Elles sont rattachées à des centres hospitaliers ou à l’établissement français du sang, elles peuvent également être des structures associatives ou des structures privées (

Tableau T5

).
Les banques de tissus peuvent être mono ou multi- tissus, leurs volumes d’activité très variés. Ils sont exprimés en volume de tissus entrants (E : activités de réception provenant d’une coordination à l’issue d’un prélèvement, ou provenant d’une autre banque) et greffons sortants (S : activités de délivrance de tissus distribués à une équipe de greffe, ou cédés à une autre banque française) (

Tableau T6

). Le 

Tableau T6 bis

 présente l’activité d’exportation et d’importation avec des pays tiers par type de tissu et par banque.

Les banques de tissus ont pour rôle de qualifier les tissus pour la greffe.

Elles doivent éliminer tout tissu qui ne satisfait pas aux exigences de qualité et de sécurité sanitaire. 

Un tissu non qualifié n’est comptabilisé que pour une seule de toutes ces causes : 

  • contre-indication médicale de sélection clinique ; 
  • marqueurs positifs d’infection virologique ou syphilitique du donneur ; 
  • contamination du tissu (bactériologie, mycologie) ; 
  • qualité du tissu insuffisante (erreur de dissection, présence d’anomalie, nombre de cellules endothéliales insuffisant, défaut de transparence, nombre de cellules mortes trop important, mauvaise découpe).
     
Figure T2. Répartition des banques de tissus selon le type de tissu conservé en 2020
Tableau T5. Répartition des activités* des banques selon le type de tissus et leur statut

L’activité nationale est évaluée (

Tableau T7

) selon les :

  • Réceptions : nombre de tissus adressés par les établissements préleveurs français aux banques de tissus directement après le prélèvement, 
  • Distributions : nombre de tissus validés et attribués par la banque à une équipe de greffe pour un patient donné au vu d’une prescription médicale nominative. Dans certains cas, un patient peut recevoir au cours d’une même greffe plusieurs greffons distribués. Dans quelques cas un tissu distribué peut ne pas être greffé (contamination tardive, patient hors d’état d’être greffé, erreur de manipulation…).
  • Importations : nombre de tissus provenant de l’extérieur de France (CEE ou pays tiers) ; validés ou non et quel que soit le motif d’entrée sur le territoire,
  • Exportations : nombre de produits finis à destination de pays européens ou pays tiers,
  • Tissus validés : nombre de tissus en stock disponibles pour la greffe en attente de distribution,
  • Tissus en quarantaine : nombre de tissus stockés en cours de préparation ou en attente validation finale,
  • Élimination : nombre de tissus périmés ou non greffables en raison de résultats non conformes aux contrôles et examens destinés à évaluer la qualité et la sécurité des tissus.

L’analyse de l’activité est effectuée sur l’évolution des 5 dernières années par type de tissus (

Tableau T8

 à 

Tableau T16

). 

L’ensemble des chiffres doit se lire avec précaution ; il s’agit de tableaux de données déclaratives. Certaines données sont issues de sources d’informations différentes et des différences peuvent être exprimées.

Les consignes de remplissage sont précises, car toute approximation fausse l’interprétation finale des résultats. Certaines erreurs constatées ont pu être corrigées, mais elles doivent nous inviter à des conclusions prudentes. L’analyse des tendances est plus pertinente. Dans tous les cas, les chiffres doivent se lire tissu par tissu, et il est important de garder à l’esprit que la qualification de pénurie, d’autosuffisance ou d’excédent d’un tissu s’apprécie différemment à l’échelon local et à l’échelon national. Elle ne doit être posée qu’avec prudence et elle ne peut en aucun cas interférer avec les efforts et dispositions particulières prises pour répondre à une situation qui serait différente à un autre échelon.
 

Tableau T6. Répartition des activités des banques selon le type de tissus et leur statut
Tableau T6 bis. Répartition des activités* des banques selon le type de tissus et leur statut
Tableau T7. Volume d’activité de conservation de tissus humains en 2020

L’activité cornée a significativement diminué en 2020 : 9 214 cornées réceptionnées, 4 466 cornées distribuées pour greffe (-27,4% par rapport à l’an dernier). L’activité globale est revenue sous le niveau qu’elle avait il y a 5 ans (

Tableau T8

). Dans le contexte de besoins qui augmentent depuis 5 ans plus rapidement que les prélèvements, la crise sanitaire a aggravé la situation de pénurie. 

L’activité cornée reste l’activité phare en matière de tissus provenant de donneurs décédés. Les donneurs prélevés de cornées représentent 96% des donneurs décédés prélevés de tissus.

En 2020, 192 ES avaient réalisé au moins un prélèvement de cornées : 184 sur CAT, 125 sur DOT.

16 banques de tissus sont autorisées et déclarent une activité cornées (

Tableau T5

) avec des volumes d’activité allant du simple au quadruple (

Tableau T6

). 

On constate un écart au prélèvement de 18 cornées entre les chiffres des coordinations et des banques, avec 9 196 cornées prélevées déclarées dans CRISTAL (

Tableau T3

) et 9214 cornées réceptionnées déclarées par les banques de tissus (

Tableau T7

).

On observe un écart à la greffe de 715 cornées entre les banques de tissus et les équipes de greffe en ophtalmologie, avec 4 466 validées distribuées réceptionnées déclarées par les banques de tissus pour 3 751 cornées déclarées greffées dans GLAC ; parallèlement 4 392 receveurs greffés déclarés par les banques pour 3 521 receveurs déclarés dans GLAC (

Tableau T22

).

Le taux d’élimination est de 51,8%. La principale cause d’élimination est la mauvaise qualité tissulaire correspondant le plus souvent à une densité cellulaire endothéliale insuffisante (n=3 013), qu’il n’est pas possible d’estimer avant prélèvement (

Tableau T18

 et 

Tableau T19

). 

175 cornées n’ont pu être greffées pour cause de péremption, 70 n’ont pu être greffées en France et ont été sorties du territoire pour être greffées à l’étranger (

Tableau T19

 et 

Tableau T7

).

Les banques travaillent en réseau et les échanges ont diminué en 2020 : ils sont passés à 6,3% du volume annuel de tissus distribué (

Tableau T20

).

Il n’y a eu aucun recours à l’import en 2020 (

Tableau T23

).

La cornée peut se conserver 30 jours en moyenne. Le stock de cornées validées, disponibles à la greffe à l’instant t, ici au 31/12/2020, est de 136 (

Tableau T17

).

 

Tableau T8 - Évolution de l'activité cornée depuis 2016
Figure T3 : Évolution de l'activité cornée depuis 2016 (issue du tableau T8)

883 personnes ont fait don de leur placenta à la suite de leur accouchement, 805 par voie basse, 78 par césarienne. 4 839 unités distribuées aux ophtalmologues au bénéfice de 3 969 receveurs à partir de 18 banques de tissus déclarant une activité membranes amniotiques (

Tableau T5

).

L’activité de prélèvement a connu une très forte progression depuis la diversification de l’offre en 2019. Un nouveau procédé production de membranes déshydratées par lyophilisation et traitées par irradiation gamma a été mis au point et autorisé par l’ANSM. Une banque de tissus est autorisée à préparer ce type de membranes. 805 dons de placentas sont à l’origine de cette activité. C’est une seconde banque de tissus qui est autorisée à distribuer ces membranes aux équipes de greffe.10 banques poursuivent l’activité standard et distribuent des membranes amniotiques cryo-conservées préparées à partir de 78 placentas.
 

Tableau T9 - Évolution de l'activité membranes amniotiques depuis 2016
Figure T4 : Évolution de l’activité membranes amniotiques depuis 2016 (issue du Tableau T9)

L’activité s’était fortement développée ces dernières années autour de l’activité de prélèvement, sur cœur arrêté, de tissus représentant près d’un tiers des prélèvements : 74 CAT en 2020 vs 141 DOT (115 donneurs SME, 26 donneurs DDAC). Les prélèvements ont chuté de 43% en 2020 avec 215 donneurs contre 376 l’an dernier du fait de la crise sanitaire.

En 2020, 58 établissements de santé avaient réalisé au moins un prélèvement de peau : 25 sur CAT, 45 sur PMO. 

7 banques de tissus déclarent une activité peau pour usage thérapeutique. 

Elles réceptionnent 408 191 cm² de peau mince prélevée et distribuent 457 687 cm² de peau greffés pour 173 receveurs en France (60 de moins que l’an dernier). 25 250 cm² ont pu être greffés à l’étranger, les stocks validés en fin d’année ont diminué et représentent 197 334 cm².

Les volumes d’activité entre banque varient en proportion de 1 à 10, ce tissu bénéficie largement d’échanges entre banques, 20,9% des greffons proviennent d’une autre banque (

Tableau T20

)

À l’issue des contrôles qualité, 15,5% n’ont pu être validés pour greffe. La principale cause d’élimination est la contamination bactériologique et fongique (9,8% des peaux prélevées) (

Tableau T18

 et 

Tableau T19

). Toutes les précautions prises au moment du prélèvement par rapport à la préparation et à l’asepsie du donneur (double badigeon étendu à toute la surface corporelle, pose de champs stériles) peuvent contribuer à faire diminuer ce taux. 
Les greffes sont réalisées dans les centres aigus de traitement de brûlés (

Tableau T22

).

 

Tableau T10 - Évolution de l'activité peau depuis 2016
Figure T5 : Évolution de l’activité peau depuis 2016 (issue du tableau T10)

Artères

L’activité de prélèvement d’artères a chuté de 21% en 2020. Elle a concerné 312 donneurs prélevés d’artères.

En 2020, 80 établissements de santé déclaraient une activité de prélèvement vasculaire, 76 établissements prélèvent les vaisseaux sur DOT et 8 sur CAT.

En 2020, 11 banques de tissus ont déclaré une activité artère (

Tableau T5

).

Les artères réceptionnées en banque se répartissent en 97 aortes thoraciques (-9), 167 carrefours aorto-iliaques (+66), 456 axes fémoro-poplités (-98), et 163 autres (

Tableau T7

). 

204 artères (soit 22,8%) ont été éliminées à l’issue des contrôles qualité en banque. La cause principale est la contamination (11,7% des artères prélevées), vient ensuite la mauvaise qualité tissulaire (5,3% des artères prélevées) (

Tableau T18

 et 

Tableau T19

). 

Les banques françaises ont très peu pu échanger en 2020 (0,8% du volume annuel de tissus distribué) (

Tableau T20

).

Le stock d’artères validées, disponibles à la greffe à l’instant t, ici au 31/12/2020, est constant : 1 222 (

Tableau T17

) dont 81 aortes, 54 carrefours, 123 axes ilio-fémoro-poplités, 964 autres (correspondant pour l’essentiel à l’activité vaisseaux ombilicaux utilisés pour des reconstructions nerveuses).

Le nombre d’artères distribuées pour greffe est de 661 (

Tableau T7

), et réparties en : 65 aortes thoraciques, 139 carrefours aorto-iliaques, 410 axes ilio-fémoro-poplités, 47 autres. 21 de ces artères provenaient de Belgique dans le cadre d’un échange transfrontalier.

En 2020, 503 receveurs ont bénéficié d’une greffe d’artères.
 

Tableau T11 - Évolution de l'activité artères depuis 2016
Figure T6 : Évolution de l’activité artères depuis 2016 (issue du Tableau T11)

 

Veines

Les veines sont quasi-exclusivement des résidus opératoires recueillis au cours de saphenectomie chez des donneurs vivants. Elles sont utilisées pour la revascularisation des membres inférieurs ou en remplacement de prothèses périphériques infectées, et pour pontage artério-veineux chez l’hémodialysé après épuisement de son propre capital vasculaire. L’activité progresse et se développe également grâce au prélèvement sur donneur décédé : le nombre de greffons veineux reçus en banque en 2020 est de 6443, les distributions pour greffe de 2911.

5121 veines ont été éliminées à l’issue des contrôles qualité en banque. La cause principale est la qualité tissulaire non conforme (45,5% des tissus prélevés). Viennent ensuite la péremption de tissus validés (1,7%) et les contre-indications médicales (1,1%).

En 2020, l’activité veine est réalisée quasi exclusivement par une seule banque de tissus, les autres ayant comparativement une activité marginale. Ce tissu ne fait l’objet ni d’échanges, ni d’importations, ni d’exportations.
 

Tableau T12 - Évolution de l'activité veines depuis 2016
Figure T7 : Évolution de l’activité veines depuis 2016 (issue du tableau T12)

L’activité de prélèvement de cœur pour valves sur donneur décédé a chuté de 23,7% en 2020. Elle a concerné 256 donneurs décédés. L’activité de recueil sur donneurs vivants de tissus résidus opératoires recueillis à l’issue de transplantation cardiaque est restée stable avec 75 dons (

Tableau T2

 et 

Tableau T4

). 

En 2020, 84 établissements de santé déclarent une activité de prélèvement de valves cardiaques.

Lorsqu’il s’agit de prélèvements de cœur pour valves, 79 établissements prélèvent les valves cardiaques sur DOT et 11 sur CAT.

En 2020, 9 banques de tissus ont déclaré une activité valves, 2 importent uniquement (

Tableau T5

).

576 valves réceptionnées en banque se répartissent en 170 valves aortiques (-9), 139 mitrales, 11 tricuspides et 256 pulmonaires (

Tableau T7

). 

440 valves (soit 72,2%) ont été éliminées à l’issue des contrôles qualité en banque, la cause principale est la qualité tissulaire (54,7% des valves réceptionnées), viennent ensuite la péremption de tissus validés non greffés (6,4%), les examens bactériologiques et mycologiques non conformes (4,6%) et les contre-indications médicales (4,1%) (

Tableau T18

 et 

Tableau T19

). 

Les banques françaises ont échangé 4,6% du volume annuel de tissus distribués (

Tableau T20

).

Le stock de valves validées, disponibles à la greffe à l’instant t, ici au 31/12/2020, diminue à 312 (

Tableau T17

) dont 192 valves aortiques, 1 mitrale, 28 tricuspides et 91 pulmonaires.

Le nombre de valves distribuées pour greffe est de 228 (

Tableau T7

), et réparties en : 39 valves aortiques, 0 mitrale, 6 tricuspides et 183 pulmonaires. 55 de ces valves provenaient de Belgique dans le cadre d’un échange transfrontalier.

En 2020, l’activité de greffe a augmenté par rapport à l’an dernier (+32), avec 223 receveurs qui ont bénéficié d’une greffe de valves cardiaques (

Tableau T22

).

La présence d’un surstock en valves aortiques et l’importance des échanges et des importations de valves pulmonaires confirment le besoin exprimé par les professionnels en valves pulmonaires. Les efforts doivent porter sur l’ensemble des donneurs d’organes pour lesquels les cœurs non qualifiés pour la greffe d’organe doivent être envisagés pour un prélèvement en tant que tissus. 
 

Tableau T13 - Évolution de l'activité valves cardiaques depuis 2016
Figure T8 : Évolution de l’activité valves cardiaques depuis 2016 (issue du tableau T13)

Os Massif

L’activité de prélèvement d’os massifs a chuté de 37,3% en 2020. Elle a concerné 69 donneurs, majoritairement après PMO (62), mais l’activité s’est développée sur donneurs CAT (7). Ces 69 prélèvements (-41) ont été à l’origine de 184 (-24) os massifs reçus en banques de tissus. 

Lorsqu’il s’agit de prélèvements ostéo-ligamentaires, 31 établissements prélèvent les os dont 26 sur PMO et 4 sur CAT.

12 banques de tissus réalisent cette activité, 2 importent uniquement.

À l’issue des contrôles qualité en banque, 70 os (soit 31,5%) ont été éliminés, dont 5 pour sélection médicale non conforme du donneur, 38 pour contamination bactériologique ou fongique, 11 pour qualité tissulaire non conforme, 3 pour péremption de tissus validés et 13 pour une autre cause. 

En stock au 31 décembre 2020, on comptait en France (

Tableau T7

) 188 os validés : 46 os entiers (16 avec insertion tendineuse ; 30 sans), 82 épiphyses ou demi-os (proximale ou distale, avec ou sans insertion tendineuse), 29 diaphyses, 26 baguettes, 1 hémi bassin et 3 articulations complètes.

Le nombre d’os massifs distribués pour greffe structurale est de 299 (+27 par rapport à l’an dernier), dont 73 os entiers, 12 articulations, 141 demi-os, 60 baguettes, 10 os intercalaires, 2 os du pied ou de la main et 1 hémi bassin (

Tableau T7

) pour 282 receveurs (+24 comparé à l’an dernier).

Parmi les os distribués, 59 proviennent de Belgique. 

Le nombre de tissus distribués en 2020, même en ayant eu recours à l’importation, a été supérieur au nombre de tissus qu’il a été possible de prélever, obligeant les banques de tissus à puiser dans des stocks déjà faibles pour cette activité en grande pénurie. 
 

Tableau T14 - Évolution de l'activité os massif depuis 2016
Figure T9 : Évolution de l’activité os massif depuis 2016 (issue du tableau T14)

Tissus mous de l’appareil locomoteur

7 banques déclarent une activité tendons ligaments.

Il existe une forte augmentation du prélèvement.

337 tendons (+59) ont été réceptionnés en banque à l’issue du prélèvement, ainsi que 42 fascias et 30 ménisques.

342 (+30) tendons et ligaments ont été distribués pour greffe chez 284 receveurs. 

13 fascias ont été distribués et 25 ménisques.

Le recours à l’importation est majeur : 304 tendons, 0 fascia et 16 ménisques ont été importés, 
 

Tableau T15 - Évolution de l'activité tendons et ligaments depuis 2016
Figure T10 : Évolution de l’activité tendons et ligaments depuis 2016 (issue du tableau T15)

Os autologues

10 banques déclarent une activité volets crâniens à usage autologue.

L’activité de recueil d’os autologue principalement constituée par la conservation de volet crânien déposé au cours de craniectomie de décompression, représente 377 conservations pour 220 réimplantations en 2020 (

Tableau T4

 et 

Tableau T22

).

 

Têtes fémorales

Les têtes fémorales (TF) proviennent quasi-exclusivement des résidus opératoires recueillis sur donneurs vivants. Vingt-trois banques sont autorisées pour cette activité, et 3 d’entre elles mettent en œuvre un procédé de viro-inactivation. 

6,5% des têtes fémorales recueillies sont destinées à la cryoconservation sans viro-inactivation préalable, les autres sont destinées à une conservation à l'état déshydraté à température ambiante après viro-inactivation préalable (formes entières ou copeaux, lamelles, bloc ou poudre). 

Toutes sont utilisées pour comblement osseux. Parmi les os viro-inactivés, 45% sont utilisés dans des indications en orthopédie, 55% en chirurgie dentaire, maxillo-faciale et odontologie. Elles représentent le tissu le plus largement distribué mais les volumes utilisés peuvent être très variables d’une unité de greffon osseux à l’autre.

Les 22 870 (-6 564) têtes fémorales réceptionnées en banque permettent, après préparation, de distribuer 71 357(-8 373) unités de greffons osseux. 

39,8% des têtes fémorales recueillies sont éliminées à l’issue des contrôles en banque. 

Les greffons osseux distribués se répartissent en 1258 tête fémorales cryopréservées, 27245 unités de greffons osseux viroinactivés pour usage orthopédique, 42854 unités de greffons osseux viroinactivés pour usage dentaire.

50020 patients reçoivent un greffon osseux pour des greffes de comblement en 2020. C’est le tissu numériquement le plus largement représenté dans cette catégorie.
 

Tableau T16 - Évolution de l'activité têtes fémorales depuis 2016
Figure T11 : Évolution de l’activité têtes fémorales depuis 2016 (issue du tableau T16)

Le rôle des banques de tissus est de répondre aux besoins prévisionnels identifiés par les chirurgiens greffeurs avec qui elles travaillent. Elles sont réglementairement responsables de la définition des besoins et de l’attribution des tissus.

Le rôle des banques est également d’assurer la qualité et la sécurité sanitaire des tissus pour pouvoir les valider conformes pour l’usage thérapeutique.

Distribution et greffes

Au total, 61 836 (-6 171 comparé à l’an dernier) patients ont reçu une greffe de tissus en 2020, près de 6 000 grâce au don de tissus prélevés sur donneur décédé. Une greffe peut nécessiter la distribution d’un ou plusieurs tissus (

Tableau T22

).
On dispose grâce au rapport d’activité des banques et aux données des équipes d’ophtalmologie dans GLAC de deux sources d’informations pour les receveurs de cornées qui restent à améliorer :

  • on observe une différence de 871 entre le nombre de receveurs déclarés dans le rapport annuel des banques (ntotal=4 392)  et dans GLAC (ntotal NEFG=3 521)
  • on observe une différence de 715 entre le nombre de tissus distribués par les banques (ntotal=4 466) et le nombre d’actes de greffe enregistrés dans GLAC (ntotal NATT=3 751)

Les difficultés d’approvisionnement signalées par certains chirurgiens ou les difficultés d’accès à la greffe rapportées par certains patients ne sont pas résolues par les échanges interbanques, dont la mise en œuvre reste restreinte.

Le terme d’activité tissus est générique et s’applique à un domaine extrêmement vaste où les situations diffèrent d’un tissu à l’autre. Largement soutenue et organisée autour de l’activité cornée qui joue le rôle phare, des actions spécifiques doivent être entreprises. À cet égard, il convient notamment d’envisager le prélèvement cardiaque pour valves dès que la greffe de cœur n’est pas évoquée, de développer l’activité d’os massif, d’améliorer la mise à disposition d’artères, d’optimiser les protocoles de prélèvements de tissus et d’informer les donneurs : autant de leviers qui peuvent avoir une véritable efficacité.

L’autre enjeu pour l’activité de prélèvement et de greffe de tissus est de gagner en transparence et en équité en renforçant le réseau des banques.
 

Tableau T17. Évolution du stock de tissus validés (V) et en quarantaine (Q) à mettre à jour
Tableau T18 - Évolution du pourcentage de tissus humains éliminés par les banques parmi les tissus réceptionnés depuis 2016
Tableau T19 Répartition des causes d'élimination de tissus humains en 2020
Tableau T20 - Évolution de la proportion de greffons échangés entre banques (en % de volume cédé) depuis 2016
Tableau T21 - Évolution des distributions de tissus à une équipe de greffe en France de 2016 à 2020
Figure T12 : Évolution des distributions de tissus à une équipe de greffe depuis 2016 (issue du tableau T21)
Tableau T22. Nombre de receveurs de greffe de tissus et unités tissus greffés par type de tissus en 2020
Tableau T23 - Évolution du pourcentage de tissus humains importés par les banques parmi les tissus distribués en France depuis 2016