Assistance médicale à la procréation -DON D'OVOCYTES

Les 31 centres actifs répartis dans 13 régions et autorisés11 pour l’activité de don d’ovocytes (

Figure AMP15

 et 

Figure AMP16

) ont effectué 836 prélèvements d’ovocytes qui ont abouti à un don en 2019. Ces dons peuvent être présentés en trois catégories :  

  • Les dons de femmes ayant cédé une partie de leurs ovocytes au cours d’une tentative d’AMP, minoritaires (0,4% en 2019, N=3), 
  • Les dons de femmes ayant déjà procréé, majoritaires avec 53,7% des dons (N=449 en 2019),   
  • Les dons de femmes n’ayant jamais procréé, représentant 45,9% des dons (N=384 en 2019). 

Depuis l’ouverture du don aux femmes n’ayant pas procréé, le nombre de ponctions dans ce groupe ne cesse de croître (+166,7% entre 2016 et 2019): le nombre de ces donneuses a augmenté de 36% entre 2018 et 2019, passant de 282 à 384. Cette augmentation est cependant inférieure à celle observée entre 2016 et 2017 (67% pour 97 donneuses supplémentaires). À l’inverse, bien que toujours majoritaire, le nombre de donneuses ayant déjà procréé diminue depuis 2016 (- 22% entre 2016 et 2019). 

Les donneuses n’ayant pas procréé peuvent bénéficier d’une autoconservation d’une partie de leurs ovocytes si au moins 5 ovocytes peuvent être donnés; en 2019, 45% de ces donneuses ont bénéficié d’une autoconservation (

Tableau AMP34

).

En moyenne en 2019, une ponction de donneuse a permis la réalisation de 1,5 tentative d’AMP pour les couples receveurs (

Tableau AMP34

). Toutefois, bien qu’en progression, le nombre de dons d’ovocytes est insuffisant pour répondre à la demande des couples inscrits en attente. 

On recense à la fin de l’année 2019, 3 974 couples inscrits, en attente de don d’ovocytes, soit 38,5% de plus qu’observé en 2018. Ces résultats sont toutefois à interpréter avec prudence, la mise à jour des listes étant parfois difficile. En effet, pour augmenter ses chances d’être pris en charge, un même couple a pu s’inscrire dans plusieurs centres, avoir réalisé son projet parental ailleurs, en France ou à l’étranger, ou encore avoir interrompu sa démarche, sans pour autant en avoir informé le centre. De même, certains couples se dirigent d’emblée vers un don d’ovocytes à l’étranger sans avoir préalablement été inscrits auprès d’un centre autorisé en France. Les demandes auprès de la CNSE12  augmentent chaque année et étaient de 1 866 dont 1 851 instruites en 2018.

En 2016, les nouvelles demandes acceptées dans l’année étaient inférieures au nombre de couples ayant bénéficié d’au moins une tentative la même année. Depuis 2017, le nombre de nouvelles demandes acceptées a dépassé celui des couples ayant bénéficié d’une AMP avec don (1 309 contre 1 262 en 2019). 

Tableau AMP34. Don d'ovocytes : donneuses et couples receveurs de 2016 à 2019

Les deux cartes proposées ci-dessous de la répartition géographique des activités de prélèvement des donneuses et de transfert pour les couples receveurs sont superposables, la gestion du don (recrutement et prélèvements ovocytaires chez les donneuses) et l’attribution, la mise en fécondation et le transfert embryonnaire (chez les couples receveurs) sont encore le plus souvent contemporains et réalisés dans le même centre d’AMP qui dispose des autorisations clinique et biologique nécessaires à l’activité de don d’ovocytes (

Figure AMP15

 et 

Figure AMP16

).

 

Figure AMP15. Don d'ovocytes en 2019 : les donneuses.
Figure AMP16. Don d'ovocytes en 2019 : les couples receveurs.

La proportion des donneuses ayant moins de 25 ans qui avait notablement augmenté en 2016, du fait de l’inclusion de donneuses n’ayant jamais procréé, se stabilise (en 2019 : 9,9%, 83 donneuses). 
Les donneuses de 31 à 35 ans restent majoritaires (45,9% en 2019,

Tableau AMP35

) ; La proportion de donneuses de plus de 35 ans (24,2%,

Tableau AMP35

)  a augmenté en 2019 en comparaison de ce qui était observé au cours des années précédentes (21% en moyenne entre 2016 et 2018). 

 

Tableau AMP35. Donneuses d'ovocytes : répartition de l'âge des femmes à la ponction de 2016 à 2019
Tableau AMP36. AMP avec don d'ovocytes* : attribution des ovocytes et utilisation des embryons chez les couples receveurs de 2016 à 2019

Parallèlement à l’évolution des prélèvements en vue de don, on constate une augmentation du nombre de tentatives14 de fécondation in vitro avec ovocytes de donneuses réalisées pour des couples receveurs (+ 10,4% par rapport à 2018, +58% par rapport à 2016), possiblement permis par le recours à la vitrification ovocytaire d’une partie des ovocytes donnés. 

Les 2 100 tentatives réalisées en 2019 ont permis la naissance de 409 enfants (

Figure AMP17

Figure AMP18

,

Figure AMP19

, et 

Tableau AMP43

) soit 19,2% d’enfants nés de plus qu’en 2018. 
En outre, on observe:

  • Une diminution notable du recours à la technique de FIV (hors ICSI) par rapport à l’ICSI pour le don d'ovocytes : seules 7 (0,5%) mises en fécondation ont été réalisées à partir de cette technique au cours de l’année 2019. En 2016, 47 (5%) tentatives de FIV hors ICSI étaient comptabilisées ( Figure AMP17 ). La technique d’ICSI a toujours été majoritaire, son recours s’impose dans le cadre d’une utilisation d’ovocytes préalablement vitrifiés, et permet une distribution équitable, des ovocytes matures obtenus après décoronisation, entre les couples receveurs.
  • Une augmentation des décongélations d’embryons qui se poursuit (+ 11,4% par rapport à 2018, + 103,8% par rapport à 2016, Figure AMP19 ). Cette évolution est en partie expliquée par la baisse du nombre d’embryons transférés, une pratique plus répandue du freeze-all15 , et plus largement de la pratique de la congélation embryonnaire en lien avec le développement des transferts mono-embryonnaires. 
  • Des taux de grossesses multiples après transfert d’embryons frais supérieurs aux taux obtenus en intraconjugal (en 2019 (ICSI), 10,2% en don d’ovocytes contre 8,9% en intraconjugal).

La part des enfants nés après un transfert différé d’embryons a ainsi progressé de 24,5% (n=58) en 2016 à 42,8% en 2019 (n=175).  
 

Figure AMP17. FIV hors ICSI - AMP avec don d'ovocytes chez les couples receveurs : tentatives, transferts, grossesses, accouchements et enfants nés vivants selon la technique de 2016 à 2019
Figure AMP18. ICSI - AMP avec don d'ovocytes chez les couples receveurs : tentatives, transferts, grossesses, accouchements et enfants nés vivants selon la technique de 2016 à 2019
Figure AMP19. TEC - AMP avec don d'ovocytes chez les couples receveurs : tentatives, transferts, grossesses, accouchements et enfants nés vivants selon la technique de 2016 à 2019
Tableau AMP37. AMP avec don d'ovocytes : répartition de l'âge des femmes à la tentative de 2016 à 2019
Tableau AMP38. AMP avec don d'ovocytes : grossesses, issues de grossesses et accouchements selon la technique de 2016 à 2019
Tableau AMP39. FIV hors ICSI avec don d'ovocytes : nombre d'embryons transférés et accouchements de 2016 à 2019
Tableau AMP40. ICSI avec don d'ovocytes : nombre d'embryons transférés et accouchements de 2016 à 2019
Tableau AMP41. AMP avec don d'ovocytes : ovocytes et embryons de 2016 à 2019
Tableau AMP42. TEC avec don d'ovocytes : nombre d'embryons transférés et accouchements de 2016 à 2019
Tableau AMP43. AMP avec don d'ovocytes : issues d'accouchements de 2016 à 2019

14  Mises en fécondation et décongélations d’embryons 
15  Congélation de la totalité de la cohorte embryonnaire sans transfert d’embryons frais