La conservation des gamètes, des embryons et/ou des tissus germinaux en vue de préserver la fertilité entre dans le champ des activités d’AMP. Elle est proposée dans des centres clinico-biologiques d’AMP spécifiquement autorisés.
L’activité est décrite à partir des données figurant dans les rapports annuels d’activité de données agrégées de ces centres (cf. Matériel et méthodes ). Au cours de l’année 2019,
- Du côté masculin :
- 5 609 nouvelles autoconservations de spermatozoïdes ont été réalisées dans le contexte de la préservation de la fertilité dans les 49 centres concernés ( ).
- 137 conservations de tissus testiculaires ont été effectuées dans 18 centres ; ces conservations concernent des patients pré-pubères ou des patients pour lesquels il a été impossible de recueillir un éjaculat ( ).
- Du côté féminin :
- 2 388 nouvelles conservations d’ovocytes ont été effectuées dans 44 centres ; ce nombre de nouvelles conservations croit annuellement (+ 23 % par rapport à 2018 ; +73% par rapport à 2016); ces conservations concernent majoritairement des patientes de plus de 18 ans (98,2%, ).
- 354 nouvelles conservations de tissu ovarien ont été réalisées dans 31 centres ; ce chiffre est stable par rapport à 2018 ( ).
- Et 81 nouvelles conservations d’embryons réalisées par 18 centres ( ).
Au total, au 31 décembre 2019, 76 237 patients18 disposaient de gamètes, d’embryons ou de tissus germinaux conservés en vue de préservation de la fertilité ; dans 82% des cas, il s’agit de spermatozoïdes conservés (
).
La réutilisation des gamètes, embryons et/ou tissus germinaux conservés lors d’une préservation de fertilité reste quantitativement limitée en 2019 : 987 tentatives avec spermatozoïdes décongelés, 133 tentatives avec ovocytes décongelés, 26 tentatives avec embryons congelés 16 tentatives réalisées à partir de tissus ovariens greffés et 29 greffes de tissus ovariens réalisées.
En effet,
- Certains patients, encore très jeunes, ne sont pas encore en situation de faire une demande de restauration de la fertilité, d’autres n’ont pas encore de projet parental.
- Les techniques de préservation et de restauration de la fertilité ne sont pas toutes stabilisées, d’autres techniques sont encore expérimentales sans application clinique possible à ce jour (tissu testiculaire chez le garçon pré-pubère).
- Dans certains cas, la fertilité n’a pas été altérée par la pathologie et ses traitements et il n’est pas nécessaire de recourir à l’utilisation des gamètes préalablement conservés.
Les enfants issus d’une AMP intraconjugale réalisée en 2019 avec des gamètes, des embryons ou des tissus germinaux conservés en vue de préserver la fertilité sont encore peu nombreux : 248 enfants sont nés dont 226 après conservation de spermatozoïdes, 20 après conservation d’ovocytes et 2 suite à une congélation embryonnaire (
,
,
).
En complément, il importe de souligner la place progressive de la greffe de tissu ovarien. En effet, la restauration de la fertilité obtenue par une greffe de tissu ovarien a permis, par procréation naturelle, la naissance de 5 enfants en 201919 (
). Il est à noter que l’efficacité de la technique ne peut se mesurer qu’après un suivi longitudinal des patientes greffées, les grossesses ne survenant rarement au cours de l’année suivant la greffe d’ovaire.
18 Ce nombre surestime le nombre de patients : un patient qui bénéficie d’une conservation de gamètes, de tissus germinaux et/ ou des embryons sera comptabilisé deux fois.
19 Ce rapport décrit l’activité d’AMP sur quatre années et ne permet pas de faire le bilan de la restauration de la fertilité par greffe de tissus ovarien. Les résultats de la technique peuvent s’apprécier à travers de publications scientifiques : Dolmans MM (2021), Transplantation of cryopreserved ovarian tissue in a series of 285 women: a review of five leading European centers ; Fertility and Sterility, Volume 115, Issue 5, May 2021, Pages 1102-1115